Jeux vidéo : comment prendre son temps

Si je vous parle de ce qu’on ressent lorsqu’on a enfin entre les mains le jeu vidéo qu’on attend depuis des années, je suis sûre que vous verrez de quoi je parle. Une euphorie si agréable qu’elle s’accompagne parfois d’une impatience terrible à vouloir dévorer son contenu, là, tout de suite, maintenant, sans prendre le temps de profiter et de savourer. C’est précisément de ça dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui : comment prendre son temps avec les jeux vidéo.

Première étape : l'attente

Du plus loin que je puisse me souvenir, je n’ai jamais réussi à me retenir de terminer un jeu, un livre ou une série que j’attendais avec impatience, en quelques jours à peine. À chaque fois, je m’en gave sans prendre le temps de profiter du moment présent et je le regrette par la suite. Si vous êtes dans la même situation que moi, alors cet article pourrait bien vous aider à vous poser et à enfin apprendre à savourer

Gérer la frustration et l'impatience

La première chose qui a toujours été compliquée pour moi, c’est de gérer l’attente. Les jeux vidéo sont souvent annoncés plusieurs mois, voire plusieurs années pour certains, avant leur sortie. C’est normal et tout le monde est habitué à ce processus qui permet au studio de dérouler leur communication et aux joueurs d’en découvrir le contenu au fur et à mesure.

Cependant pour certains, notamment les hypersensibles qui ressentent les émotions avec beaucoup plus d’intensité, cette attente peut être difficile à gérer. Lorsque du nouveau contenu est dévoilé, la frustration face au fait de savoir que le titre ne sortira que dans de nombreux mois est alors très forte. Et je ne vous parle pas des reports, presque inévitables aujourd’hui, qui décalent les sorties de plusieurs semaines.

Chacun sa façon de jouer

Évidemment, tout le monde ressent cette impatience, c’est le but du jeu et c’est aussi ce qui permet de créer l’attente et de faire monter l’excitation chez les joueurs. Si tous les titres n’étaient dévoilés que le jour de leur sortie, cela n’aurait aucun intérêt ni aucune logique. Toutefois, il résulte de cette attente et de cette frustration que, lorsque le jeu sort enfin, l’envie de se jeter dessus pour en découvrir tout le contenu le plus rapidement possible est irrépressible.

Pour certains, dévorer le jeu en un temps record ne pose aucun problème. C’est leur façon de jouer, et ils sont ok avec ça. Mais d’autres sont comme moi et regrettent d’être passé à côté de beaucoup de contenu à cause de cette impatience.

Deuxième étape : la sortie

Les premières heures

Ça y est, plus de report, plus d’attente, c’est enfin le jour où votre jeu préféré sort enfin. Vous l’avez peut-être précommandé, ou bien acheté. Mais quoi qu’il en soit, vous êtes installé devant votre ordinateur ou votre console, prêt à le lancer.

Dès les premières minutes, vous avez envie de tout voir, d’explorer ce jeu que vous avez tant attendu. C’est tout à fait normal d’être euphorique et de se disperser à ce stade. Après tout, vous avez enfin la possibilité d’expérimenter quelque chose que vous attendez depuis de longs mois.

Vous jouez alors sans vous restreindre. Pas question de se frustrer ! Vous enchaînez les quêtes, les parties, les missions, jusqu’à être totalement rassasié. Le lendemain, vous refaites la même chose. Vous avez tellement attendu ce jeu qu’il vous est impossible de vous arrêter. Les jours passent et la fin approche, ce qui vous donne encore plus envie d’aller jusqu’au bout. Encore un petit effort et vous connaîtrez enfin le dénouement.

Le jeu est terminé

Voilà, après une petite une semaine de jeu intensif, vous avez fini. Vous posez votre manette ou votre souris et vous vous dites que cette aventure était vraiment géniale. Oui mais voilà, c’est déjà fini. Vous savez que si vous relancez une partie, la sensation ne sera pas la même. Vous connaissez maintenant l’histoire et les mécaniques du jeu. La phase de découverte est terminée. Le problème, c’est que vous avez tellement rushé le jeu, que vous avez conscience d’être passé à côté de beaucoup d’éléments.

Nouvelle frustration

Alors que votre objectif était de faire passer cette sensation d’attente interminable, vous vous retrouvez avec une nouvelle frustration sur les bras : celle d’avoir attendu 2 ans un jeu que vous avez terminé en une semaine.

Si vous êtes familier des sensations que je viens d’évoquer, alors peut-être que, comme moi, vous devriez apprendre à savourer un peu plus vos activités.

Profiter de l'instant présent

Les injonctions de notre société ne tendent pas vers le fait de prendre son temps, surtout avec les jeux vidéo. Nous sommes sans cesse sollicités, nous voulons tout et nous le voulons tout de suite. Toutes nos activités doivent être optimisées, prendre le moins de temps possible pour nous permettre d’en faire toujours plus.

On ne peut pas dire que la lenteur soit considérée comme une qualité dans le monde d’aujourd’hui. Au contraire, les, gens lents sont considérés comme des boulets qui retardent tout le monde ou comme des fainéants. Mais finalement, est-ce que ce ne sont pas eux qui ont raison ? Ils se fichent bien de la façon dont la société les regarde. Ils se fichent aussi de l’approbation des autres et choisissent d’avancer à leur rythme.

Et si ceux qui prenaient leur temps étaient plus heureux ? Est-ce que la clé, ça ne serait pas de profiter du moment présent ?

Prendre du recul

Pour tenter de mieux savourer un jeu vidéo et ne pas avoir l’impression de bâcler l’aventure qui nous est proposée, le mieux c’est encore de prendre du recul sur sa propre pratique. Ce que je vous propose, c’est que, lorsque vous avez l’impression de vous faire emporter par le jeu. Que vous n’arrivez plus à profiter de l’instant et que vous êtes coincé dans cette optique de tout faire vite, posez votre manette ou votre souris. Réfléchissez 5 minutes. Lorsque vous aurez fini cette quête ou cette mission, vous serez ravis de pouvoir passer à la suivante, mais aurez-vous vraiment profité ? On ne peut faire qu’une seule fois les choses pour la première fois, ne l’oubliez pas.

Savoir décrocher

De la même manière, il est très important d’apprendre à décrocher. Il y a toujours un moment où on commence à saturer. On s’impatiente, on trouve les cinématiques longues et les quêtes ou les missions interminables. C’est le signe qu’il faut stopper. Le jeu sera toujours là demain. Apprenez à reconnaître le moment où c’est trop pour vous, coupez et revenez plus tard, vous en profiterez d’autant plus.

S'entraîner avec les bons jeux

Life is Strange : True Color

Le premier jeu qui m’a réellement fait prendre conscience que je devais apprendre à savourer, c’est Life is Strange : True Color. Il s’agit d’un jeu narratif dans lequel il est impossible de passer les cinématiques, d’avancer les dialogues ou de sauter des passages. Au début, je me suis un peu tortillée dans mon canapé en me disant que ça allait être long. Et finalement, j’ai pris un plaisir fou à juste laisser les choses se faire, à prendre mon temps et à profiter.

Cela m’a permis de voir qu’il était possible de moi de ralentir le rythme. Je me suis fait la promesse, dorénavant, d’apprendre à faire les choses avec plus de lenteur et de prendre mon temps en jouant aux jeux vidéo.

Si vous êtes intéressé par le jeu Life is Strange : True Color, vous pouvez lire l’article de Céline qui y est consacré.

Elle y aborde aussi le sujet de l’hyperempathie, un thème peu connu et pourtant central de l’hypersensibilité.

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Vous arrivez à prendre votre temps en jouant aux jeux vidéo ? Je suis curieuse de le savoir, n’hésitez pas à nous laisser un petit commentaire.

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