Jeux vidéo et écologie | #0 | Allier passion et écologie Ophélie Barbotte | Rédactrice web | Journal d'une Gameuse
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[Dossier] Jeux vidéo et écologie : allier passion et écologie

Depuis la pandémie, l’être humain s’est pris une sacrée gifle. Malgré plusieurs décennies d’alerte, on s’est rendu compte il y a quelques années seulement, qu’on avait beaucoup plus de défauts que ce qu’on pensait, et que notre planète préparait une vengeance au moins aussi violente que les attaques qu’on lui fait subir depuis notre apparition.

 

On le sait, le numérique pollue énormément (3.5% d’émission de gaz à effet de serre dans le monde en 2021), et même s’il a été perçu comme salvateur à ses débuts (comme tous les progrès), il devient un problème conséquent, qui pèse de plus en plus lourd sur la balance du dérèglement climatique. Et l’industrie du jeu vidéo ne lui fait pas bonne presse. Augmentation constante du nombre de serveurs, surproduction, surconsommation, obsolescence programmée, etc. Que nous soyons joueurs(-euses), créateurs(-trices) ou les deux, il est grand temps que nous prenions conscience de notre impact environnemental, bien qu’on ait l’impression qu’il soit invisible et négligeable.

 

Ce dossier d’articles traitera de cinq enjeux autour du jeu vidéo et de l’écologie. Ça faisait une éternité que j’avais envie d’en parler, alors j’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ces contenus que j’en aurais pris à les rédiger !

Sommaire

1 | Les jeux vidéo : un pollueur caché

Pour commencer, j’avais envie de vous dresser un portrait de l’impact environnemental de l’industrie du jeu vidéo, histoire de remettre ce dossier dans son contexte.

 

Selon Frédéric Bordage, le marché des consoles génèrerait 37 millions de tonnes de CO2 chaque année dans le monde, contre 600 millions pour l’aviation (on en paraît encore loin, mais ne vous inquiétez pas, on va bientôt rattraper tout ça). Et ce chiffre va exploser avec l’avènement du streaming et la fin des consoles physiques. Selon le Shift Project via l’ADEME, 300 millions de tonnes de CO2 sont émises chaque année à cause du streaming dans le monde. Vous voyez, on se rapproche peu à peu des 600 millions. Je vous invite évidemment à lire l’article détaillé quand il sera disponible.

Martin Kabler via Unsplash Ça, c’est la PS5. Elle consomme jusqu’à 200 watts/h lorsqu’elle est utilisée, ce qui équivaut à l’utilisation d’un frigo.
Ça, c’est la PS5. Elle consomme jusqu’à 200 watts/h lorsqu’elle est utilisée, ce qui équivaut à l’utilisation d’un frigo.

2 | Une console de perdue, dix de retrouvées

À cause du merveilleux concept qu’est l’obsolescence programmée et de la surproduction de jeux vidéo, nous sommes devenu(e)s “obligé(e)s” de remplacer nos consoles régulièrement. Les studios ne créent plus de jeux pour la Nintendo DS ou la PlayStation 3 par exemple. Et de toute façon, même si c’était le cas, vous devriez en acheter des nouvelles car au bout d’un certain temps, vos consoles cesseraient de répondre à l’appel.

 

Selon l’ADEME, pour qu’un ordinateur reconditionné ait un impact environnemental positif, il faut qu’il ait déjà vécu 5 ans au préalable, et que les éléments clés soient d’origine. Autant vous dire que c’est déjà peine perdue dans notre industrie, où les jeux vidéo nécessitent des machines toujours plus puissantes et neuves pour fonctionner (la Nintendo Switch n’arrive même pas à faire tourner le nouveau Zelda correctement, alors que c’est sa console native). Un ordi reconditionné pourra, à la limite, faire tourner League of Legends en 30 FPS, mais vous pouvez dire adieu à Elden Ring.

 

Cet article traitera des déchets électroniques dans l’industrie du jeu vidéo. Restez à l’affût car il sera bientôt disponible.

Nikita Kostrykin via Unsplash Et ça, c’est une PS3 (un modèle tactile). Mon père et mon grand-père l’ont achetée presque en même temps, et elle est tombée en panne presque en même temps quelques années plus tard…
Et ça, c’est une PS3 (un modèle tactile). Mon père et mon grand-père l’ont achetée presque en même temps, et elle est tombée en panne presque en même temps quelques années plus tard…

3 | Peut-on vraiment limiter son empreinte carbone dans l’industrie du jeu ?

« Cela fait plusieurs années que les grandes firmes intègrent la conscience environnementale à leur fonctionnement, en recyclant leurs produits, en plaçant des composts dans leurs cafétérias, en recourant à des navettes électriques pour les déplacements sur leurs campus, etc. », souligne Kate Edwards, présidente de l’International Game Developers Association (IGDA) de 2012 à 2017 et consultante pour l’industrie. « De ce point de vue, ils sont conscients du problème et actifs. »” lit-on dans cet article du Monde. De quoi rire jaune tellement ces “initiatives” paraissent minuscules à côté de l’impact environnemental de l’industrie du jeu vidéo. Super, les verres en plastique ont disparu, mais les mondes ouvert à la Assassin’s Creed ne cessent de s’élargir, demandant de plus en plus de puissance et d’énergie pour être joués.

 

Le souci est toujours le même. Les gens veulent se donner bonne conscience, en commençant par de petites actions (je suis d’accord, il faut bien commencer quelque part), mais ne poussent pas le processus plus loin. Ils ne remettent pas en question le modèle, qui est pourtant le cœur des enjeux écologiques. Pourquoi ? Car ça demanderait trop de ressources, de temps, et puis, flemme de changer nos habitudes quoi ! Nous sommes dans une société capitaliste, et tant que les profits ne sont pas suffisants, peu importe qu’on grille la planète ou pas.

Trin Wa via Unsplash Je regrette le temps où les consoles n’avaient pas de temps de latence, où elles se rechargeaient en un temps record et où les jeux étaient quand même très amusants.
Je regrette le temps où les consoles n’avaient pas de temps de latence, où elles se rechargeaient en un temps record et où les jeux étaient quand même très amusants.

Heureusement, et Juliette en avait déjà parlé dans un article, on voit de plus en plus apparaître les questions écologiques dans les histoires vidéoludiques, et pas seulement dans les trames secondaires ni dans des jeux inconnus du grand public. La question est de plus en plus prise au sérieux, et ça donne espoir.

 

Dans cet article, j’aborderai la question des innovations technologiques qui ont pour but de réduire l’empreinte carbone de l’industrie du jeu vidéo. Stay tuned!

4 | Les joueurs(-euses) sont-iels prêt(e)s pour les jeux éco-conscients ?

Imaginons. Même si les studios de jeux vidéo passaient tous au vert, qu’ils diminuaient leur consommation d’énergie, créaient des jeux moins gourmands, en prenant plus de temps, etc. est-ce que les joueurs(-euses) seraient là pour les accueillir ?

 

D’après une étude de Playing for the Planet sur 400 000 joueurs(-euses), 70% ont répondu qu’iels étaient ouvert(e)s à modifier leurs comportements par rapport à l’environnement. Et d’ailleurs, Julien Villedieu, délégué général du Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV), pense en effet que les joueurs(-euses) français(e)s, dont 93% ont entre 15 et 24 ans, seront plus enclin(e)s à boycotter les jeux non responsables. Une hypothèse basée sur des faits très d’actualité : n’est-ce pas Greta Thunberg, 15 ans, qui s’est levée en 2018, pour prendre la parole sur ce sujet ? En 2019, c’était 90% des 15-24 ans qui se disaient concerné(e)s par les enjeux écologiques et surtout, prêt(e)s à modifier leurs habitudes.

 

Jouer pour l’environnement, c’est possible ? La réponse bientôt publiée.

Eugene Chystiakov via Unsplash Bon, les gens sont “prêts”, mais quand il y a des gros jeux qui sortent, difficile de dire non.
Bon, les gens sont “prêts”, mais quand il y a des gros jeux qui sortent, difficile de dire non.

5 | Trucs et astuces pour allier jeux vidéo et écologie

Et pour terminer en beauté, quoi de mieux qu’un guide pour vous aider à modifier vos pratiques et habitudes de jeux ? Je vous présente les outils que vous avez à votre disposition pour avoir un impact positif, à votre échelle. Diminuer ses achats de jeux, optimiser l’énergie utilisée par ses machines, astuces pour reconditionner ses objets, etc. Il est possible de se diriger vers une industrie du jeu vidéo plus verte et de jouer de manière éco-responsable.

 

Bienvenue dans une nouvelle ère, celle du gaming responsable ! À lire et à partager sans modération quand le guide sera disponible.

Jouer et préserver ne sont pas incompatibles

Alors, j’ai réussi à te hyper ? Tant mieux ! Parce que nous avons tou(te)s un rôle à jouer : studios, constructeurs et joueurs(-euses). Si les studios sont les seuls à faire des efforts, ça ne servira à rien ! Nous avons le pouvoir d’impulser un changement. Alors faisons-le. ☺️

 

L’industrie de la mode est passée à l’upcycling (retravailler un objet pour lui donner une meilleure qualité) et à la seconde main (réutiliser un objet déjà utilisé) : au tour de l’industrie du jeu vidéo maintenant !

Merci d’avoir lu cet article, pensez à partager l’article à des personnes qui seraient intéressées !

 

Image à la Une : Onur Binay via Unsplash

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Ophélie Barbotte - Rédactrice web freelance - Bordeaux

Ophélie Barbotte

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