
Jeux vidéo : comment se libérer de ses croyances limitantes ?
Vous en avez marre de vous autosaboter quand vous jouez aux jeux vidéo ? Moi aussi. Alors aujourd’hui, j’ai décidé d’en parler et de donner quelques pistes pour se libérer de ses croyances limitantes. Je sais que nous sommes nombreux(-euses) à nous empêcher de jouer à ce que l’on veut. À qui la faute ? À nos croyances limitantes liées aux jeux vidéo. Qu’est-ce que c’est ? Comment on s’en débarrasse ? Je vous explique tout !
Qu’est-ce qu’une croyance limitante ?
C’est un mot qui vient du domaine du développement personnel et qui désigne une perception que l’on a à propos de quelque chose et qui nous bloque dans nos comportements. Par exemple, “je n’ai pas le droit à l’erreur” est une croyance limitante répandue dans la population. Quel impact a-t-elle concrètement sur notre vie ? En fonction des personnes, cette croyance limitante peut provoquer de l’anxiété, des insomnies, des difficultés à affronter les obstacles, etc. En bref, une personne avec cette croyance aura sans cesse peur de mal faire, et se mettra beaucoup trop de poids sur les épaules, tout le temps. Une croyance est donc dite limitante quand elle nous procure de l’angoisse et nous empêche d’agir correctement dans une situation donnée. C’est de l’autosabotage inconscient.

Nous pouvons avoir une croyance dans n’importe quel domaine ! Bien souvent, elles ont un rapport avec notre travail ou nos relations, mais d’autres sphères de notre vie peuvent être touchées. Ici, je vous parlerai de ma passion pour les jeux vidéo. Car oui, j’ai des croyances limitantes liées aux jeux vidéo, et peut-être que vous aussi.
Mes croyances limitantes liées aux jeux vidéo
Grâce à Céline, j’ai, pour la première fois, réfléchi sur mes croyances limitantes liées aux jeux vidéo. Et il ne m’a pas fallu très longtemps pour en dresser toute une liste !
“Les jeux hardcore sont réservés aux joueurs”
Ma première croyance est que les jeux hardcore sont uniquement réservés aux joueurs. Par jeux hardcore, j’entends les jeux très stratégiques, qui demandent une connaissance approfondie du jeu et de son univers pour en profiter pleinement, ou qui demandent beaucoup de compétences pour jouer. Je pense à des jeux comme Dofus, les Dark Souls ou encore Minecraft.
Ces jeux m’intimident juste par leurs noms et je n’ai jamais rencontré de joueurs(-euses) débutant(e)s qui y jouaient. À chaque fois que je rencontre de nouvelles personnes, j’ai l’impression qu’elles sont toutes hyper calées sur ces jeux et les ont explorés de fond en comble. Et ça m’intimide davantage ! Je ne me suis donc jamais sentie capable de jouer seule à un de ces jeux. J’ai commencé Dofus avec mon copain, et la seule fois où j’ai osé y jouer seule, je me suis retrouvée en prison (rien de grave, juste un quiproquo qui a vite été résolu) ! Ça a tout de même renforcé mon sentiment de ne pas être capable de faire quoi que ce soit de difficile, seule.
“Je dois toujours exceller lorsque je joue”

Ma deuxième croyance limitante liée aux jeux vidéo est que je dois toujours exceller lorsque je joue. Pour reprendre mon exemple en intro, je ne m’autorise pas l’échec ! J’ai toujours joué avec des joueurs(-euses) plus expérimenté(e)s que moi et donc plus victorieux(-euses). J’ai donc comparé l’incomparable : moi, une joueuse débutante, à d’autres personnes bien plus compétentes. Le jeu vidéo est comme n’importe quelle activité : il demande du temps pour progresser. On ne devient pas un(e) bon(ne) joueur(-euse) du jour au lendemain.
Au fil des années, j’ai eu de plus en plus honte de jouer avec d’autres personnes, de peur qu’elles se moquent de moi et de mes compétences faibles. J’avais peur d’être humiliée et de passer un mauvais moment. Le jeu vidéo devait rester une passion, et non devenir une corvée ! J’ai donc pris mes distances et j’ai commencé à jouer à des jeux uniquement solo. Au moins, j’étais sûre de ne pas me comparer.
“Je ne dois pas être meilleure que mes proches joueurs”
Ma troisième croyance, en lien avec la précédente, est que je n’ai pas le droit d’être meilleure que mes proches joueurs. Il m’est arrivé quelques fois de réaliser une meilleure partie qu’un de mes homologues masculins. Au lieu d’être fière de moi, je me suis aussitôt rabaissée pour me retirer de la lumière ! Et la partie suivante, je me suis autosabotée malgré moi, pour ne pas revivre l’expérience et “reprendre ma place” de dernière, qui, au final, était plus confortable que celle de première.
Le jeu vidéo est un milieu majoritairement masculin. Même si au niveau de la répartition des joueurs(-euses) on est sur du 50-50, je n’ai presque jamais joué avec des femmes. J’ai donc été entourée d’hommes et j’ai reçu de nombreux commentaires sexistes. Soit parce que j’étais meilleure qu’eux et qu’ils se sentaient vexés, soit parce que j’étais plus mauvaise qu’eux et qu’ils se moquaient de moi en me rabâchant le cliché qu’une fille ne peut pas être performante sur les jeux vidéo. J’espère que les générations suivantes sauront davantage s’affirmer face aux rageux.
“Le mode facile ou normal, c’est pour les faibles”
Ma quatrième croyance limitante liée aux jeux vidéo est que jouer en mode facile, c’est pour les faibles. Ce sujet fait même l’objet de polémiques lors de chaque sortie d’un jeu Souls-like ou rogue-like, des genres de jeux vidéo réputés pour être extrêmement difficiles. Selon les adeptes de ces jeux, ajouter un mode facile détraquerait le jeu et son gameplay. On ne jouerait alors plus à la même chose. Le souci avec cet argument, c’est qu’il éloigne une partie des joueurs(-euses) de ces jeux et qu’il renforce la croyance que si on souhaite jouer en mode facile, c’est qu’on est “nul(le)”.
Cette croyance me freine dans de nombreux achats, et j’avoue m’être souvent cachée de ça. J’ai déjà entendu des “alors, tu joues encore en mode facile ahah ?” ou des “nan mais c’est normal que tu réussisses, tu joues en mode facile ! Moi je joue en difficile, comme les vrais.”. Et ça m’attriste de me sentir jugée seulement parce que je préfère profiter de l’histoire plutôt que de me challenger !

Vous connaissez maintenant mon amour pour les wholesome games. Le jeu vidéo est avant tout un loisir pour moi, et jouer en mode difficile et enchaîner les échecs ne fait que supprimer le plaisir que je prends à jouer.
“Je dois connaître tous les classiques pour être une vraie passionnée”
Ma dernière croyance, que vous avez peut-être aussi, est que je dois connaître et avoir joué à tous les classiques du jeu vidéo pour pouvoir dire que je suis passionnée. Lors de plusieurs discussions, on m’a demandé “du coup tu connais/ tu as joué à [insérer un nom de classique du jeu vidéo] ?” et je me suis sentie honteuse de répondre “non”. En général, je me prenais ensuite un regard et un sourire moqueurs, comme si j’étais maintenant considérée comme un imposteur ou une menteuse. Je ne me sentais alors plus du tout légitime, et pendant très longtemps, je n’osais plus dire que j’étais une passionnée. Je répondais seulement que j’aimais bien y jouer, mais “pas plus que ça”. Là, pour le coup, c’était un mensonge.
Je trouve ça dommage qu’on juge la passion de quelqu’un à son niveau de connaissances sur un domaine. D’autant que je commence à avoir un catalogue de jeux vidéo indépendants de plus en plus fourni, et que la majorité de mes proches joueurs n’en connaisse pas un seul ! Il y a connaissance et connaissance, et il est plutôt prétentieux de comparer les siennes à celles des autres et de décréter que ce sont les nôtres les plus légitimes.
Comment casser ses croyances limitantes liées aux jeux vidéo ?
“Euh ok Ophélie, mais qu’est-ce qu’on fait avec tout ça ?”. Ce que je veux faire en vous parlant de mes croyances, c’est vous rassurer, vous montrer que vous n’êtes pas seul(e) à avoir ces blocages. Et surtout, que vous pouvez les surmonter. Maintenant, je vais vous donner trois pistes pour vous aider à vous libérer de vos croyances limitantes.
Entourez-vous des bonnes personnes
Vous avez sûrement remarqué que les croyances dont j’ai parlé étaient surtout dues au jugement des autres. Je pense donc que la première étape est de modifier son cercle proche, et surtout les personnes avec qui vous jouez régulièrement aux jeux vidéo. Je sais que ce n’est pas facile de prendre ses distances ou de se séparer de personnes avec qui on a passé du temps, mais parfois pour avancer, c’est nécessaire.
Pour trouver des joueurs(-euses) qui vous correspondent davantage, vous pouvez aller sur le Discord ou le Twitter d’un jeu que vous aimez particulièrement. Vous devrez normalement y trouver des personnes qui se rapprochent plus de vous et de vos pratiques du jeu vidéo. Elles pourront également vous aider à déconstruire vos croyances limitantes.
Allez à contresens de vos croyances limitantes

La deuxième étape est de se challenger. Vous n’osez pas jouer à Dark Souls ? Achetez-le. Après, vous n’aurez pas d’autre choix que d’y jouer, sinon vous aurez perdu votre argent. Si finalement le jeu ne vous plaît vraiment pas, au moins, pas de regret ! Vous pouvez toujours le revendre, à condition de l’avoir acheté en version physique (avec le CD).
En allant à contresens de vos croyances, vous vous rendrez compte qu’elles sont fausses et que vous êtes capable de réaliser des choses ! Je pense que c’est l’étape la plus cruciale pour se libérer de ses croyances limitantes.
Envisagez un travail avec un(e) thérapeute ou coach
Il est possible que vos croyances soient tellement ancrées en vous qu’elles continuent de vous paralyser, même après de nombreux efforts. Il est alors possible de commencer un travail avec un(e) thérapeute ou coach. Vous faire accompagner d’un(e) professionnel(le) peut vous aider à définir des étapes supplémentaires et adaptées à vos problématiques. Ainsi, vous déconstruirez vos croyances limitantes plus facilement.
Par exemple, la fondatrice de Journal d’une Gameuse, Céline, est coach en développement personnel, bien-être et jeux vidéo. Elle peut vous aider à identifier vos croyances limitantes liées aux jeux vidéo et à mettre en place des exercices pour les casser progressivement.
Il est temps de se libérer de ses croyances limitantes !
Déconstruire ses croyances est un processus qui requiert des efforts, mais il n’est pas impossible ! Dans un premier temps, vous pouvez tenter de les casser seul(e). Si cela ne fonctionne pas, vous pouvez faire appel à un(e) professionnel(le) pour vous accompagner dans cette démarche.

Et vous, quelles sont vos techniques pour déconstruire vos croyances limitantes ? N’hésitez pas à nous l’écrire en commentaire ou par message via LinkedIn ou Instagram !
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Illustration gauche de l’image à la Une : Computer illustrations by Storyset


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2 commentaires
Marie J.
Oh comme je me reconnais bien dans cet article ^^
Je rajouterais que pour s’aider dans le challenge de la confrontation, il faut en parler à quelqu’un de confiance (si possible gamer aussi et qui comprend donc le challenge) et poser des objectifs pour évaluer et fêter ensembler la progression 😉
Ophélie Barbotte
Merci pour votre commentaire Marie J. ! Lire nos lecteus(-trices) nous fait toujours très plaisir.
Votre point est très intéressant ! En effet, on pourrait l’ajouter à la suite de la première étape, en complément. Se sentir soutenu(e) par un(e) proche accroît grandement notre motivation à faire face à un challenge.
Merci pour votre participation !